Craspedacusta sowerbyi Lankester, 1880

Suite a la découverte de méduse dans la carrière, j’ai fait des recherches sur celle-ci  

Craspedacusta sowerbyi Lankester, 1880

Ou méduse d’eau douce


Source d’information

DORIS est l’acronyme de : Données d’Observations pour la Reconnaissance et l’Identification de la faune et de la flore Subaquatiques.

C’est un projet collectif de la Commission Nationale Environnement et Biologie Subaquatiques (CNEBS) qui a démarré fin 2004. Cette commission fait partie de la Fédération Française d’Etudes et de Sports Sous-Marins (FFESSM).
Il a vu le jour grâce à un investissement d’un maximum de compétences par le biais des différentes « commissions régionales biologie et environnement subaquatiques » et grâce à une synergie entre biologistes et photographes.
La majorité des participants sont licenciés à cette Fédération. Découvrez-les sur le site dans « les participants » et faites connaissance avec leur noyau dur dans « l’équipe DORIS ».

Identification

Méduse d’eau douce de 20 mm de diamètre
Incolore à blanc
Nombreux tentacules
Gonades bien visibles

Distribution

Tous les continents, de l’Amérique à l’Asie, en passant par l’Europe et l’Australie (sauf l’Arctique !).

Biotope

Cette méduse d’eau douce se rencontre dans des eaux claires, bien filtrées et renouvelées. Visible dans les environnements à courant très faible, elle ne vit que dans des eaux ne comportant pas de traces de pollution, où le pH est proche de la neutralité et où les proportions en cations et anions sont équilibrées.

La méduse d’eau douce pourra être rencontrée dans les rivières, les lacs ou les étangs, mais également dans les chenaux et les zones à écoulement plan ou en nappe (environnements fluvio-lacustres et fluviatiles).

Description

Comme chez tous les cnidaires hydrozoaires, Craspedacusta sowerbyi présente une alternance de générations : la génération sexuée représentée par la forme méduse, et la génération asexuée représentée par un polype

La forme méduse de Craspedacusta sowerbyi présente grossièrement une forme d’hémisphère légèrement aplati. Elle possède un large estomac central, en forme de vase à base échancrée, et s’ouvrant sur une bouche composée de 4 lèvres légèrement retroussées. Elle porte 4 longs tentacules péri-radiaux longs et charnus et jusqu’à 400 tentacules périphériques disposés en plusieurs lignes et facilitant la nage et la stabilité. Les statocystes (cellules de l’équilibration captant la gravité) sont généralement deux fois moins nombreux que les tentacules. Les nématocystes (cellules urticantes servant de harpon pour capturer les proies) sont disposés en anneaux le long des tentacules et forment des petites protubérances (comme des verrues).
Cette petite méduse ne dépasse pas 20 mm de diamètre pour un poids frais de 4 grammes (dont 99% d’eau).

La forme polype est avec ou sans tentacules.

Origine du nom scientifique

Craspedacusta : du grec [crasped-] = frange ; et [kusto, cysto-] = poche, vésicule. Ce nom de genre désigne un petit ballon à franges, jolie description !

sowerbyi : en hommage au naturaliste anglais William Sowerby (1827-1906), conservateur du Royal Botanic Gardens du Regent’s Park à Londres. En effet, c’est W. Sowerby qui découvrit cette espèce en 1880 au sein même de ce jardin privé : c’était la première espèce de méduse d’eau douce découverte à cette époque. La forme polype a ensuite été retrouvée dans ce même jardin en 1884.

Alimentation

Craspedacusta sowerbyi se nourrit de zooplancton : rotifères du genre Asplanchna et daphnies du genre Ceriodaphnia. Elle pourrait aussi manger des œufs de poissons. Elle possède comme toutes les méduses des nématocystes localisés dans les tentacules pour harponner ses proies.

Les polypes ont aussi des nématocystes autour de la bouche pour manger, mais pas de tentacules.

Reproduction – Multiplication

Les méduses sont issues du bourgeonnement de polypes qui vivent accrochés sur le fond des lacs. Il faut une température de l’eau d’environ 25°C pour que la forme méduse se développe et apparaisse périodiquement et brusquement (de juillet à octobre avec un pic fin août, début septembre). Elle peut d’ailleurs devenir « très abondante » lorsque la température est comprise entre 25 et 30°C.

Les méduses peuvent avoir une reproduction sexuée externe (œufs + sperme). Les œufs fertilisés deviennent des larves mobiles ciliées ou planula*. Les planula se métamorphosent ensuite en polypes qui se fixent au fond. Les polypes peuvent se rassembler par 2, 3 ou 4 pour former de petites colonies qui bourgeonneront à nouveau pour donner des méduses (bourgeonnement médusaire).

Durant les mois d’hiver, les polypes se contractent et deviennent dormants sous forme podocyste. Ce sont des balles cellulaires entourées d’une membrane chitineuse ayant un rôle protecteur (contre les basses températures). Les podocystes peuvent être transportés par des plantes, des animaux aquatiques, les pattes des oiseaux ou peut-être les plongeurs. Quand les conditions redeviennent favorables, le podocyste se retransforme en polype. Le polype donne des bourgeons médusaires et/ou des larves non ciliées également capables de survivre pendant des périodes défavorables.

La reproduction sexuée est peu fréquente. La reproduction asexuée est la plus fréquente : en effet le polype peut bourgeonner en méduse ou en larve non ciliée, ou encore en d’autres polypes qui peuvent former des colonies.

On trouve en général à un même endroit des méduses du même sexe, cela indique que les podocystes sont la source d’introduction de Craspedacusta car les polypes par bourgeonnement ne donnent ensuite que des méduses du même sexe. La reproduction asexuée peut s’effectuer pendant plusieurs années sans apparition de méduses si la température de l’eau reste trop basse.

 Divers biologie

Craspedacusta sowerbyi ne pique pas la peau de l’homme à priori. Mais en cas de forte abondance, les nématocystes pourraient pénétrer la peau fine car des picotements ont été observés, ainsi que des cas d’urticaire dans le lac d’Annecy. Possibilité donc de risque allergique.

Les polypes secrètent aussi une substance visqueuse pour se camoufler grâce aux particules qui se collent sur eux.

Craspedacusta sowerbyi
serait mangée par des poissons et les écrevisses.

Informations complémentaires

Elle a été trouvée en 1880 dans un bassin contenant des plantes aquatiques tropicales dont le nénuphar géant Victoria amazonica dans les serres du jardin botanique Royal à Kew en Angleterre. Cependant, la Rivière du Yangtzé est le lieu d’origine, car on y trouve régulièrement les 2 sexes de Craspedacusta sowerbyi. On suppose donc que cette espèce a été transportée accrochée à la Jacinthe d’eau Eichhornia crassipes.

Elle est repérée pour la première fois à l’extérieur des serres en 1928 en Angleterre (Exeter Ship Canal, Devon). Le transport de la forme podocyste est possible sur les pattes des oiseaux ou les sud, Afrique, Asie (Japon, Malaisie, Thaïlande), Europe (UK, Belgique, Allemagne, France, Suisse…).poissons introduits.

L’augmentation du marché des plantes d’aquarium tropicales a dispersé la méduse sur les 5 continents : Australie, Amérique du Nord (USA en 1908, aujourd’hui dans 43 états sur 50, Canada en 1955) et du sud, Afrique, Asie (Japon, Malaisie, Thaïlande), Europe (UK, Belgique, Allemagne, France, Suisse…)

Signalée dans le lac Léman en été 2003 et 2004 et en 1962. Lac Annecy en 1990, Lyon parc de la tête d’or, signalée vers 1994 dans les lacs d’Allemagne (Bade). Signalée en Mayenne, Eure et Loir, Allier et Belgique. La présence dans le lac Achard date de moins de 10 ans. Signalée dans certaines carrières du nord de la France et des Ardennes belges (Lac bleu [Arras], carrière de Vodelée).

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